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  • Françoise GOBLED -Vice présidente

Billet d’humeur du vieux à Monsieur le Président de la République.

Le marathon des promesses électorales bientôt de nouveau de sortie !

Moi, « le vieux vulnérable » comme vous aimez le dénommer, je vais devenir encore plus dur de la feuille devant les vôtres.


La « loi Grand Age-Autonomie » tant attendue, un de vos chevaux de course de promesses pour le quinquennat, vous venez officiellement, Monsieur le Président de la République, de l’euthanasier au fond de l’écurie.


Constats, alarmes, rapports, projets de lois, tous bien entassés au fond des armoires gouvernementales, concordaient pourtant autour de la mise en œuvre d’urgence des moyens d’ une vraie prise en charge respectueuse et digne de cette difficile dernière étape de ma vie.


Moi, le vieux vulnérable, devra se contenter de mesurettes et de rustines dans le futur budget 2022 de la Sécurité Sociale pour me laisser avec la triste image de poids mort financier que le miroir de votre politique (comme celles de vos prédécesseurs) me renvoie hostilement.


Moi, le vieux vulnérable en EHPAD, j’entends parler « EHPAD de demain », ouverts, stimulants, vrais lieux de domicile et de vie, avec l’expression de toutes mes capacités restantes…mais, demain, c’est quand ? J’aurai tiré ma révérence à cette basse terre bien avant !


Moi, le vieux vulnérable à domicile, j’entends parler d’habitat inclusif et de toutes les aides afférentes. Mais sans mes proches qui se dévouent et s’épuisent pour moi (ils ont même un nom officiel « Aidants » ), je ne garderais aucune étincelle de vie au vu du minimum d’heures de professionnels que l’on m’accorde. Imaginez si je n’ai pas de famille !


Moi, le vieux vulnérable, j’admire la résistance au travail du personnel du grand âge, en sous effectifs constants, aux conditions de travail et rémunérations déplorables. Et j’en ai tant

besoin y compris comme lien social et source chaleureuse de réconfort.

Je les soutiens avec conviction dans leurs justes revendications.


Moi, le vieux vulnérable, je reste un citoyen à part entière et ne cesse de demander d’avoir ma place dans les instances décisionnelles du registre du grand âge.


Moi, le vieux vulnérable, demande à mes nerfs de se maitriser devant la promotion gouvernementale d’une nouvelle « Charte éthique et accompagnement du grand âge » rendue caduque sur ses fonds baptismaux avec l’annonce simultanée de l’abandon de la « loi Grand Age-Autonomie »


Moi, le vieux vulnérable, usé, miné par cette relégation perpétuelle de mon droit à une fin de vie digne, aurais-je encore la force et la conviction de voter en 2022 ?



Pour le vieux vulnérable : Françoise GOBLED


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