top of page
  • Pour la mise en forme de ce message et la demande

Zoom sur un Ehpad ouvert en territoire rural.

Une directrice d’Ehpad en milieu très rural dans le 54 pense comme nous que le rapport de Madame Iborra va dans le bon sens. Elle reste, comme nous tous, très prudente sur les suites qui seront données à ce rapport. Il va falloir en particulier trouver des financements.

Cette directrice est particulièrement sensible à l’idée exprimée dans le rapport de l’intérêt d’ouvrir les Ehpad sur leur environnement et de les envisager telles de plates-formes de service.

C’est, écrit-elle, exactement ce que nous nous sommes ingéniés à faire à Colombey et ce depuis au moins 5 ans. Mais tout ce travail risque de s’écrouler très rapidement parce que :

- La nouvelle réforme de tarification des EHPAD et la baisse drastique de la dotation APA, ajoutée à la quasi-stagnation des prix de journées, risque de nous faire sortir de l’habilitation à l’aide sociale et de faire exploser le prix de journée. Il ne sera plus accessible aux gens du pays et, pour remplir l’établissement, on ira chercher des gens aisés de la ville. Que se passera-t-il pour ceux qui renonceront d’emblée à entrer en maison de retraite ? Misère et Cie à domicile. Or, nous avons organisé notre politique sociale en faveur des personnes âgées pour qu’elles puissent avoir accès de façon graduée à des services complémentaires : prévention, soutien et formation aux familles, SSIAD, accueil de jour, hébergement temporaire, accueil familial et hébergement définitif. Tout cela risque vite d’être mis en péril.

- Le service prévention n’est pas reconnu pour ce qu’il est réellement. Le poste a été créé pour qu’un professionnel formé comme ergothérapeute puisse accompagner les personnes fragilisées par l’âge et/ou la maladie. Pour que ces personnes accompagnées deviennent acteurs de leur vieillissement. Pour qu’elles mettent des choses en place au lieu de subir passivement leur état. Cette démarche passe par des ateliers collectifs, des accompagnements individuels, en lien avec énormément d’acteurs du territoire, professionnels ou pas. En coordination avec le réseau et la MAÏA, bref, ceci est unanimement reconnu. Les autorités nous avaient dit que la réponse au financement se trouverait dans la conférence des financeurs en charge de la prévention. Parce que je me bats en utilisant tous mes réseaux, nous avons obtenu pour cette année encore le financement nécessaire à ce poste. Mais les autorités ne veulent faire porter le rapport d’activité uniquement que sur des bilans d’ergothérapie ! C’est ainsi qu’on réduit un poste d’accompagnement et de prévention à une sommes d’actes d’ergothérapie. C’est un non sens . Ce n’est pas de la prévention.

Aujourd’hui, continue cette directrice, je me dis que :

  • soit je renonce et je laisse filer, mais il y a beaucoup de choses qui risquent de filer si je commence !

  • soit je continue encore à essayer de convaincre comme je l’avais fait il y a 5 ans quand Madame Delaunay était passée sur Nancy.

Cela pourrait être intéressant, dans le contexte de réflexion actuel, de faire un zoom sur ce territoire rural pour montrer au grand public, aux professionnels et aux élus comment un petit pays essaie d’organiser une politique gérontologique cohérente pour ses vieux en s’appuyant sur un Ehpad ouvert.

bottom of page