Alors que le Premier ministre et la ministre des Solidarités et de la Santé viennent d’annoncer, le 20 novembre, un plan d’urgence pour l’hôpital, en réponse aux mobilisations des professionnels soignants depuis près d’un an, et celle particulièrement suivie du 14 novembre, l’Uniopss affirme son soutien aux professionnels des hôpitaux, pièces maîtresses du système de santé. Elle appelle à une réforme globale de notre système de santé, prenant en compte l’ensemble des acteurs. Réagissant aux annonces du 20 novembre, centrées sur l’hôpital public, l’Uniopss pointe tout d’abord la nécessité que le plan intègre également les établissements de santé privés non lucratifs (ESPIC). Ces derniers connaissent en effet les mêmes difficultés (budgétaires, attractivité) et remplissent les mêmes missions au service de la santé des citoyens. L’Uniopss tient par ailleurs à souligner que la souffrance de l’hôpital est symptomatique des difficultés rencontrées par tous les acteurs de santé : services d’aide et de soins à domicile, établissements et services sociaux et médico-sociaux, qui constituent les filières d’amont et d’aval de l’hôpital. L’ensemble des publics accueillis par les structures sociales et médico-sociales sont impactés par les difficultés de l’hôpital, qui engendrent des ruptures dans les parcours de soins : absence de solution en pédopsychiatrie pour les jeunes de l’ASE
et la PJJ, aggravation de la perte d’autonomie pour les personnes hospitalisées hébergées en EHPAD… De même, les difficultés des acteurs sociaux et médico-sociaux ont des conséquences sur l’hôpital : recours aux urgences des personnes en situation de précarité car il s’agit d’un des derniers lieux d’accueil inconditionnel. L’Uniopss souhaite donc que les moyens investis dans l’hôpital permettent de renforcer la coopération avec les autres acteurs du système de santé. Mais seront-il suffisants pour mettre en œuvre les coopérations et coordinations inscrites dans le Plan Ma Santé 2022 ? L’accent mis sur l’hôpital ne doit pas faire oublier les autres acteurs de l’accompagnement dans la perspective d’une prise en charge globale de la situation des personnes. Les mesures budgétaires annoncées, certes significatives, ne permettront pas de résoudre les difficultés d’un système de santé à bout de souffle. Plutôt que des pansements à court terme, il convient d’engager une véritable réflexion sur l’avenir de notre système de santé et de protection sociale pour une réforme systémique. La crise que connaît l’hôpital, et notamment l’hôpital public, interroge plus globalement sur l’avenir des services publics et des acteurs associatifs qui y concourent, dans un contexte de restrictions budgétaires, alors mêmes que les citoyens attendent qualité et proximité. Ces services constituent le socle de notre système de cohésion sociale et doivent être préservés.